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Atelier écriture mars 2021

28 Avril 2021

Voici le compte rendu notre atelier du jeudi 25 mars 2021, qui s'est déroulé pour notre grand bonheur, dans les locaux de l'AVH.

Les objets à découvrir évoquaient le thème de l'eau.
Objets :
Une gourde des années 1940 en bakélite
Un petit arrosoir de porcelaine de Delft
Une petite bouteille d'eau bénite de Lourdes
Une bouquetière, pique-fleurs en porcelaine de Moustier XVIIIe siècle
Instruments de musique : (joués par Antoine) Un bâton de pluie, un tambourin de la mer, une boite à tonnerre.
- Histoire des objets
- Renseignements généraux sur l'eau sous toutes ses formes.
- Recherches de vocabulaire concernant l'eau. (Nombreuses expressions en français comportant de mot : eau)
- Lecture d'un charmant poème de Jacques Prévert : Chanson de la Seine.
- Chacun invente ou se souvient autour de thème de l'eau.

Annick : va évoquer le cycle de l'eau, Andrée : racontera l'histoire d'une rivière, Patrick : se souvient d'une marche sous la pluie et l'orage (texte joint), Dominique : invente un conte dans lequel le petit arrosoir devient un personnage, Henry : se souvient d'une marche le long d'un canal à sec et de sa gourde salvatrice, Marie : se souvient d'une traversée en bateau avec orage et pluie à l'horizon, Antoine : invente un conte dont "Goui-Goui" la grenouille est l'héroïne, Claude : se souvient que le diable se cache dans le gouffre de Padirac, Evelyne : évoque une rivière qui va accueillir un pauvre homme errant.
Bien entendu il y a eut de la bonne humeur, mon célèbre café et des petits gâteaux au chocolat.

Celles et ceux qui n'ont pu venir à l'atelier mais désire écrire un petit texte sur l'eau pas de problème ! J'aurai du plaisir à vous lire et partager vos textes.

Prochain atelier le jeudi 29 avril qui, hélas, en raison du confinement, se fera par e-mail
J'espère que l'atelier du Jeudi 27 mai pourra se dérouler dans les locaux de l'AVH ce sera : écriture/dégustation ... !

A bientôt, Bien amicalement, Evelyne : ewilley@laposte.net
Le texte de Patrick : L’orage
 
C’est dans la brume que nous quittons notre gîte de Saint-Jean-Pied-de-Port. Il fait frais et nous en sommes ravis : nous redoutions de franchir les premiers contreforts des Pyrénées, sous la chaleur accablante. 
Après quelques lacets, nous quittons la route pour un petit sentier qui s’enfonce dans les sous-bois. La rosée nocturne fait exhaler des odeurs d’humus et de musc. Quelques gouttes d’eau stagnent dans le feuillage et notre Kway n’est pas superflu. Dans le ciel, uniformément gris, des vautours tournoient.
Nous atteignons une bergerie abandonnée, alors qu’une première averse crépite sur les volets disjoints de notre abri.
Un briefing se tient pour évaluer la conduite à tenir, compte tenu de la météo. Hélas, nous n’avons pas d’autres choix : il nous faut finir cette étape coûte que coûte. Rapidement, nous reprenons notre ascension vers l’Espagne, avec détermination.
Le ciel se plombe de plus en plus et le vent marin nous laisse peu d’espoir d’échapper à l’orage. Il nous faut franchir le col, avant qu’il n’éclate.
La pluie salue notre arrivée sur la crête. Au loin, le sourd grondement du tonnerre est amplifié par l’écho. Notre visibilité s’est considérablement réduite. Nous dévalons, que dis-je, nous roulons de rocher en rocher rendus glissants comme des savonnettes. Nous enjambons des rus en furie. Nos capuches sont des gouttières débordantes, nos pantalons, détrempés nous collent à la peau nous donnant le frisson quant à nos chaussures, elles sont englouties à chaque pas dans des moules de boue.
Un grondement sourd nous fait sursauter et des grêlons, gros comme des pois chiches, nous mitraillent le visage et les mains. Un abri sous roche nous offre un asile. La terre exhale des senteurs qui nous prennent à la gorge auxquelles se mêle l’odeur de nos vêtements détrempés. Seul, le parfum d’un café brûlant, offert par un camarade, nous réconforte.
 
Nous laissons l’orage se calmer et reprenons le cours de notre étape avec un maelstrom de sentiments : peur rétrospective, inquiétude quant au froid qui nous engourdit, désir impérieux d’en finir au plus vite.
 
Nous marchons mécaniquement vers le rocher-mémorial de Roland, commémorant la victoire des. Vascons, le 15 août 778, sur l’arrière garde de l’armée de Charlemagne. Selon la légende, c’est à cet endroit que Roland, surpris, trouva la mort. Quand, nous l’atteignons, notre moral remonte d’un bond. Un rayon de soleil nous dirige droit vers l’abbaye.
 
Plus tard, attablés devant une soupe odorante, nous referons notre randonnée la transformant en une épopée fabuleuse. Patrick