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Atelier écriture Février à Aix

19 Février 2020

Compte rendu :

-Lecture des textes sur la dents, imaginés lors de l'atelier du mercredi 11 décembre 2019

-Les participants sont masqués

- La senteur à découvrir était : La menthe

Elle fut présentée sous différentes formes : 

1) Menthe Pouliot sous forme de feuilles séchées du Père Blaise

2) Menthe poivrée sous forme de feuilles déchées du Père Blaise

3) Menthe des champs sous forme d’huile essentielle du Père Blaise

4) Alcool de menthe Ricqlès

5) Baume du Tigre Rouge contenant du Menthol

6) Feuilles de menthe fraîches

7) Chocolat à la menthe et bonbons à la menthe.

Épreuve : Pour le Baume du Tigre rouge : il fallait dire en quoi l’objet est fait. Combien de faces ? Comment s'appelle un objet avec ce nombre de faces ? Il fallait dévisser le couvercle, sentir ce que contient le produit et identifier 2 composants, revisser le couvercle et découvrir les caractères et motif sur le couvercle.

-Etait prévu la lecture d'un court extrait de : Parfums de Philippe Claudel : Après-rasage. Hélas pas eu le temps de lire étant donné le grand nombre de participants.

-Renseignements généraux autour autour de la menthe

-Recherche de vocabulaire autour de la menthe

Chacun raconte : 

Andrée : J’invente une grande maison. Devant elle, s’étend un grand jardin. Derrière lui, se tient un grand potager. Dans le grand potager, un petit carré planté d’herbes aromatiques. Parmi ces herbes aromatiques pousse de la menthe que je cueille. Pourquoi ? Car sur la longue table de la grande cuisine, de ma grande maison, attend une jatte énorme, remplie de fraises. Je vais ciseler la menthe sur les fraises. Je ne partagerai pas ce dessert !

 

Amélie : Je vais vous raconter le taboulé, le taboulé du Maroc. D’abord imaginez un « Riad » cossu donnant sur un patio frais et verdoyant. Imaginez que je règne sur ce Riad entourée d’une armée de servantes. Bon à présent, j’éloigne les servantes et je prépare de mes mains le : « taboulé marocain ». Voyez la belle semoule, mouillée avec du jus de citron, et l’huile d’olive, et les tomates, et l’oignon blanc, et la menthe ciselée, et …je dois oublier quelque chose. Bon. Bien entendu, pour mieux déguster mon taboulé, un verre de thé à la menthe.

 

Maude : L’odeur de la menthe me transporte dans le souk de Marrakech. Les couleurs : l’orange, le jaune, le vert. Les explosions de senteurs. Pas toujours agréables d’ailleurs. De curieux mélanges d’odeurs attirantes et repoussantes. Je suis une touriste. Je veux acheter une bague. Un marchand me propose plusieurs modèles, mon choix se porte sur un bijou berbère. Le marchant m’invite à m’asseoir et à déguster un thé à la menthe. A présent, lorsque je porte cette bague, c’est le goût et l’odeur du thé à la menthe qui me reviennent en mémoire.

 

Chantale : J’ai six ans. Je vois la table de nuit de mes grands-parents avec son tiroir et, dans ce tiroir, le petit flacon d’alcool de menthe de la marque Ricqlès. Un si joli flacon que j’ai conservé et qui me rappelle si fort l’amour que me portait mes grands-parents. J’étais l’enfant préférée. A présent dans le flacon j’ai mis du sable en souvenir du Maroc.

 

Caroline : Ma mère est née au Maroc. Le matin, devinez quelle boisson elle me prépare avec mes tartines de confiture … ? Un thé à la menthe. Le thé à la menthe c’est aussi l’été et le temps des vacances !

 

Tiphanie : (texte final) Après l'atelier je me suis demandée si le souvenir de la glace à la menthe avec des copeaux de chocolat noir n'était pas induit par les souvenirs culinaires de mes camarades d'atelier.

Le soir, à la nuit tombée, seule et dans le silence j'ai réfléchi et sentie à nouveau...Alors la menthe ? À quoi cela te fait penser ? Et puis d'un coup c'est revenu : Le mouchoir vert !

Je me disais bien que cette odeur me chatouillait le nez et les sinus, qu'elle piquait et faisait éternuer. Elle remonte jusqu'aux yeux, picote et fait pleurer. Mais attention, as-tu déjà essayer de t'essuyer les yeux avec ce fameux mouchoir vert ? Tes yeux piqueraient encore plus. Pareil si tu es enrhumé, l'odeur de la menthe, certes te débouches les narines, mais ça brûle ta peau déjà abîmée par le rhume hivernal.

Je me souviens, ce mouchoir servait à parfumer nos cahiers, à s'écrire des mots doux pour se raconter. La menthe, finalement : mélange d'odeur, de petits bobos et d'amitié.

 

Josette : Moi, je viens de l’Est, alors la menthe je ne connais pas. La preuve, mon voisin m’en a offert un bouquet et j’ai refusé ! Mon mari lui, il est d’ici et il fait de la cuisine méditerranéenne. Moi, je continue à faire de la cuisine de l’Est. Je cuisine tout de même de la ratatouille … En revanche l’alcool de menthe je connais. Les parents en mettaient quelques gouttes sur un morceau de sucre et il nous le tendait lorsqu’on avait « mal au cœur ».

 

Framboise : Moi, je viens de la Basse Normandie. Il n’y a pas de menthe là-bas. Mais en sentant le « Baume du Tigre » avec sa forte odeur de camphre et de menthol, une lecture sur Léonard de Vinci m’est revenue en tête. Afin d’étudier, au plus, près les muscles du corps humains, il se faisait livrer des cadavres, dans sa cave, qu’il disséquait. Pour ne pas être incommodé par l’odeur pestilentielle que dégageaient les cadavres, il se fixait sous le nez une sorte de pansement de camphre.

 

Geneviève : J’ai envie d’écrire une histoire de crime. Nous serons en Franche-Comté. Une église typique et son presbytère. Ajoutez un minuscule potager où pousseraient de la menthe, plusieurs sortes de menthe, dont la menthe Pouliot. A quoi pense la bonne du curé, qui seule peut venir dans ce potager, en cueillant cette menthe si dangereuse ? Qui va mourir ? Monsieur le curé … ? Mais pourquoi ?

 

Martine : Nous voyagions, d’oasis en oasis, dans le sud tunisien. La chaleur était accablante. À chaque halte les chauffeurs des 4X4 nous préparaient un thé à la menthe et nous le servait dans les règles de l’art. Je me souviens des très vieux ustensiles qu’ils utilisaient mais quel délicieux thé ils nous servaient ! Impossible à oublier.

 

Maï : Des souvenirs de taboulé libanais. Beyrouth, la colline et cette maison familiale qui nous accueillait aux mois très chauds. Mes tantes et ma grand-mère qui cuisinaient un délicieux taboulé. Je revois mon père ciselant le persil plat et la menthe. Savez-vous qu’au Liban nous dégustons le taboulé dans une feuille de chou tendre enroulée en cornet ? Ici j’ai remplacé les feuilles de chou par de la salade : la Romaine.

 

Christine : Les vacances à Marrakech ! Impossible de me souvenir de beaucoup de choses, incroyable ! Et pourtant j’y suis allée plusieurs fois. La mémoire … Si tout de même le thé à la menthe que l’on nous offrait dès notre arrivée à l’hôtel. Si j’étais fatiguée du voyage ? je ne sais plus. À quoi ressemblait l’hôtel ? impossible de me souvenir. Mais je revois très bien des petites tables avec leur dessus mosaïqué. Comme c’était joli. Le thé à la menthe servi par un garçon stylé. Il élevait très haut la théière et le jet doré tombait dans le gobelet de façon parfaite … Le thé à la menthe à Marrakech ! cela je n’oublierai jamais.

 

Eugénie : Si vous pouviez voir le tapis de menthe qui couvre tout le devant de la maison ! Comme cela sent bon. Le chat est fou de cette plante, il s’y roule, il la mange. Au printemps, par une fenêtre, je regarde cette étendue rosée et violette et je me sens bien. Je sors un fauteuil, je me mets sous la véranda coiffée d’une vigne, face à l’étendue de menthe, je m’assieds et je laisse le temps passer en écoutant les oiseaux, les rires d’enfants. Un beau moment de sérénité.

 

Evelyne : (texte final) : Elle était allongée paresseusement sur un transat rouge, bien protégée du soleil par un parasol à rayures. Le jeune serveur, en maillot de bain, lui demanda poliment ce qu’elle souhaitait boire. Sans hésiter elle commanda, joyeusement : Un diabolo menthe ! Elle avalait lentement la boisson verte dans laquelle dansait des glaçons. Elle n’entendait plus le clac des vagues, les cris des enfants et ceux des mouettes, les appels des marchands ambulants, non, elle était retournée dans son enfance. Plus de rides, plus de douleurs, elle avait douze ans et on venait de lui offrir, pour la première fois, un diabolo menthe qui avait transformé son palais en banquise.